Les missions de l’IN2P3 le conduisent à contribuer au développement d’instruments très innovants pour des disciplines très diverses. De la physique des particules aux détecteurs gamma en passant par la physique nucléaire et bien d‘autres domaines encore, ces instruments utilisent des détecteurs sur toute la gamme de longueurs d’onde et qui nécessitent pour les utiliser, les piloter et traiter leurs données en temps réel, des circuits intégrés spécifiques, miniaturisés et de très hautes performances. C’est pour répondre à ces besoins que se sont développées au fil des années dans de nombreux laboratoires de l’institut des compétences de haut niveau en microélectronique. Ceci s’est fait sous l’impulsion de la physique des particules et a trouvé par ailleurs des applications originales dans d’autres domaines scientifiques pluridisciplinaires. Aujourd’hui, les développements deviennent de plus en plus complexes et nécessitent, pour les plus innovants, des équipes spécialisées de 5 à 10 micro-électroniciens. Des besoins apparaissent dans des domaines qui traditionnellement pouvaient s’affranchir d’ASICs (physique nucléaire).
Pour ces raisons, la Direction Technique de l’institut a initié il y a plusieurs années des actions visant à une plus grande intégration des développements, des échanges et des formations dans le domaine. Cette évolution s’est faite progressivement pour tenir compte du fonctionnement et de la culture des laboratoires. Elle a pu être observée en parallèle chez nos collègues d’autres pays comme à l’INFN en Italie, avec des succès très importants pour proposer des programmes nationaux de R&D extrêmement ambitieux.
L’IN2P3 a donc décidé de franchir une nouvelle étape dans ce sens en déployant une structuration encore plus forte de la microélectronique. Ainsi, depuis septembre 2021, sous l’impulsion du Directeur technique Adjoint, Rodolphe Clédassou, cette structuration s’est traduite par la création de la MI2I (Microélectronique des deux infinis). Son organisation est articulée autour d’une Commission MicroElectronique (Com’Mic) qui est l’organe consultatif de surveillance et de conseils de la MI2I, et d’un Comité Exécutif (Com’Ex) qui est l’organe en charge d’élaborer le plan d’actions de la MI2I. Le Com’Ex rend compte à la Com’Mic de l’ensemble de ses travaux et prend en compte ses avis et recommandations lors de revues organisées deux fois par an.
Les responsables du nouveau Comité Exécutif sont Philippe Vallerand de l’IJCLab et Samuel Manen du LPC Clermont. Leurs mandats ont débuté en mai 2021 pour une durée de 2 ans. Conformément à la note d’organisation de la MI2I, la structuration du Comité Exécutif est basée sur 5 « Work Package » (WPs) couvrant les sujets prioritaires de la MI2I. Ainsi, des ingénieurs micro-électroniciens de l’institut ont été nommés pour piloter et mettre en place le plan d’actions respectif à chacun de ces WPs.
Le WP « roadmap technologique » est décliné suivant 3 nœuds technologiques. Le nœud 28nm est porté par Mohsine Menouni (CPPM) et Samuel Manen (LPC Clermont), le nœud 65nm est porté par Damien Thienpont (Omega) et Hung Pham (IPHC), et un axe « technologies alternatives » est porté par Damien Prêle (APC). Le WP « formation et enseignement est porté par Hervé Chanal (LPC Clermont). Le WP « outils design-kit et NDAs » est porté par Frédéric Morel (IPHC) et Edouard Bechetoille (IP2I). Le WP « Valorisation et veille technologique » est porté par Stéphane Callier d’Omega. Enfin, le WP « communication et développement de synergies » est porté par Laurent Leterrier (LPC Caen) et Philippe Vallerand (IJCLab).
Pour ce mandat, les chantiers prioritaires seront la mise en œuvre de l’infrastructure commune informatique au CCIN2P3, la prise en charge du marché des outils CAO Cadence par le Com’Ex, la réalisation du site WEB et du logo, et enfin le développement de synergies pour factoriser nos designs et renforcer nos savoirs-faire.